La fin de l’époque dit moderne ?
Dimanche soir paisible, et je ne sais pas si j’irai au bout de cet article ce soir. Il a enfin plu. La nature est apaisée, et nous aussi. C’est le moment de lâcher prise et de laisser la vie couler en nous, sans la contrôler.
A force d’avoir peur de vivre, l’humanité se meurt !
Nous vivons une drôle d’époque où notre survie n’a jamais été aussi bien organisée et pourtant nous sommes en permanence en mode combat. Normalement, avec un tel niveau de confort et de sécurité, avec la technologie, le progrès, qui ont considérablement allégé nos peines, nous devrions nous consacrer presque entièrement à notre évolution, c’est-à-dire à sortir de l’inconscience pour enfin renouer le lien avec la spiritualité. Or nous avons basculé dans une réalité virtuelle produite par nos émotions et nos sentiments. Nous nous voyons en avatars opprimés par les méchants. Le problème, c’est que ce sentiment d’être en permanence à côté de la réalité nous rend neurasthéniques, et le corps est malade. Aujourd’hui, la triste réalité, c’est que 80% de la population mondiale est inapte au travail et à la vie en général. C’est pourquoi la médecine a pris une telle importance. Alors qu’avant, elle se cantonnait à essayer de soigner les maladies infectieuses et/où contagieuses, elle doit aujourd’hui faire face aux innombrables maladies créées par l’homme parce que celui-ci ne vit qu’à petit débit !
Nous répétons l’Histoire en boucle
Pourquoi sommes-nous en mode combat ? La vie n’est pas un combat et n’est pas un piège. La preuve ? Nous pouvons en sortir quand nous le souhaitons !
Le progrès, la technologie, l’argent, le pouvoir, qui dominent aujourd’hui le monde ne sont pas à notre service. Ce devrait être le cas mais c’est plutôt le contraire. Nous sommes dépendants, asservis. Ce n’est pas la faute du progrès, de la technologie, de l’argent du pouvoir, c’est juste la manière dont nous nous identifions à eux. Notre asservissement est totalement volontaire. Cet esclavage est consenti. Mais ce n’est pas nouveau. Il suffit de lire le discours de la servitude volontaire de La Boétie, écrit en 1574 ! Fin du Moyen-âge, est-ce un hasard s’il dépeint une société qui pourrait être celle d’aujourd’hui ?
Notre sort s’est peut-être joué au Moyen-Age durant ces 10 siècles qui ont vu des avancées techniques énormes donnant à l’humanité le coup de pouce pour croître de manière extraordinaire. Le monde s’est structuré avec les échanges de plus en plus nombreux, le commerce s’est fortement développé. La société s’est organisée selon un système seigneurial où les paysans réunis en communauté travaillaient pour les nobles. Importante organisation politique également. Création des universités, développement des arts, etc… Une période majeure dans l’Histoire de l’humanité qui n’a cependant pas vu l’évolution spirituelle de l’homme, les dogmes religieux s’étant emparés du créneau.
Mais la fin du Moyen-Age fut marqué par des catastrophes terribles, des guerres, des famines, des épidémies, qui ont considérablement diminué la population. La nature a besoin d’équilibre que nous le voulions ou non. Il y a beaucoup de similitudes entre le Moyen-âge et notre époque, nous pourrions revenir sur ce sujet, qu’en pensez-vous ? Nous avons cru que tout nous était dû, que tout était possible, et que nous pouvions même croire en la vie éternelle. Comme au Moyen-âge la chasse aux sorcières est lancée, les camps s’opposent, la violence est devenue le lot quotidien de chacun et le monde est à nouveau en train de se structurer. L’intellect a pris le pas sur l’intelligence et le mental a pris l’ascendant sur notre conscience. L’ignorance fait rager, et c’est à pleurer car les dirigeants, ceux que nous avons mis au pouvoir, n’ont jamais été aussi bêtes et incompétents. Parce que la population est bête et incompétente, parce qu’elle vit dans un tout petit espace qui est celui organisé par son instinct de conservation !
Se sentir obligé d’avoir une opinion sur tout
Forger son opinion, le terme est violent mais il est très explicite. On se forge une opinion à coups de certitudes, de préjugés.. Avoir une opinion, être certain de…. Celui qui n’affiche pas une opinion sur tout et n’importe quoi est considéré comme idiot, abruti, stupide. Voire endormi, tandis que ceux qui émettent des opinions à tout bout de champ s’estiment intelligents, réactifs, curieux, etc… Il n’y a pas de juste mesure, pas d’équilibre, on fait un pas en avant, un pas en arrière. Bref, on creuse, on creuse…
Une opinion est une certitude, c’est un blocage. Nourrie par la mémoire, elle ne permet pas de voir les choses telles qu’elles sont. Une opinion est le fruit de l’intellect. Or qu’est-ce que l’intellect à part un vernis ? Si l’être humain est parvenu à dominer le monde, c’est parce qu’il possède de multiples compétences. Il dispose d’un immense volume d’intelligence. Mais le fait d’avoir des opinions enferme l’intelligence et l’être humain devient borné, obtus, aigri, méchant. Il ne voit plus la réalité.
La réalité, nous avons besoin de la voir, de la vivre, c’est urgent. Nous avons besoin de sortir du concept de réalité virtuelle modelée par nos émotions. Nous avons besoin de voir au-delà de ce que nos yeux voient, car ils ne voient qu’à travers le rideau des émotions et tout ce qui nous vient du passé. Nous voyons à travers des acquis qui eux-mêmes ont été falsifiés par nos émotions. Nous n’en sortirons pas si nous continuons ainsi. Or la société fonctionne de cette manière, en manipulant nos émotions. Tout ce monde est virtuel, basé sur l’émotionnel, le compulsif, le désir immédiat d’avoir, de posséder. Ce monde virtuel court à sa perte et pourtant tout n’est pas à jeter, bien au contraire.
Voir ce qui est
Nous disposons d’un immense volume d’intelligence mais nous n’y accédons pas. Nous avons depuis fort longtemps bâti des murs de forteresse qui à force d’ajouter des pierres d’opinions et de certitudes, finissent par devenir infranchissables. Se forger une opinion, c’est forcément une impression du passé qui ne laisse aucun passage au présent et au futur. Vivre ainsi limite notre substance vitale car ça demande un contrôle permanent.
Oui nous sommes en permanence sous contrôle parce que ce monde dans lequel nous évoluons n’est pas vrai, il est virtuel. Notre conscient enfouie, prisonnière des dogmes et autres préjugés nous alerte en permanence, et nous l’enfouissons plus encore. Les règles, les lois, tout est virtuel, et contre nature. Pendant des siècles le cerveau a été ainsi forgé, tout ce qui est nature est mauvais. L’homme est considéré comme mauvais à la base. Ce qui est faux bien sûr. Pourquoi l’humain serait-il le seul animal mauvais ? Et que signifie mauvais d’ailleurs ? Encore une loin, un concept, une opinion !
C’est le moment d’élever sa conscience
Nous avons raté le coche au Moyen-âge, le raterons-nous à nouveau ? Il est possible que nous repartions pour 10 siècle d’obscurantisme et de servitude volontaire. Avoir peut-être la série dystopique horriblement violente ” Black mirror”. Ou alors, on essaie de ne plus contrôler notre vie comme nous le faisons et comme nous le laissons faire par les autres, les autorités, les gouvernements, etc… En contrôlant notre vie, nous ne laissons passer qu’un petit filet de vie, pas assez pour nous sentir en forme et évoluer. Si nous cessons de tout contrôler, ce sera un torrent en nous. Cela aura une influence sur notre santé mais également sur les énergies qui actuellement n’arrivent même plus à s’élever tant l’atmosphère est rendue lourde par notre ignorance. Ne plus être ainsi sous contrôle libère des émotions, des sentiments, des opinions, et le voile se lève alors sur la réalité. Le chemin de la spiritualité n’est pas compliqué, mais pour le trouver, ça demande quand même du boulot !
Mais qu’est-ce que la spiritualité ?
C’est juste ce qui nous rend conscient. Aujourd’hui nous ne sommes conscients que du visible et de l’audible, le visible et l’audible étant fortement diminués par notre incapacité à voir, élémentaire mon cher Watson. Chez les kogis, les jeunes destinés à devenir mamos, chamanes, passent 18 ans de leur vie dans l’obscurité ce qui leur permet de voir autrement qu’avec leurs yeux, et croyez-moi l’étendue de leur vision est nettement plus grande que la nôtre. L’expérience de la vie, vivre totalement, c’est ça la spiritualité. Avoir conscience de ce qu’on ne voit pas avec nos yeux et être conscients de ce qui est le fruit de notre imagination, à ne pas confondre avec la réalité. Nous avons du chemin à faire, nous avons du travail !
Fin d’époque, et… Renaissance ?
Les enjeux actuels sont majeurs car nous sommes en fin de cycle, peut-être en fin de civilisation, en tous cas en fin d’époque, et un réveil indispensable. Le début du Moyen-âge a correspondu à la fin de l’Empire Romain. La fin du Moyen-âge a été marquée par l’apparition de puissants états monarchiques, tels Angleterre, France, Portugal, etc… et l’effondrement de l’empire Byzantin.
Aujourd’hui, les cartes sont à nouveau rebattues. Les USA tanguent dangereusement tandis que la Russie s’affirme en tant que leader mondial. Rien n’est joué, ni en Afrique, ni en Asie, et encore moins en Europe, une Europe flageolante qui peut-être ne passera pas l’hiver. Tout va basculer très vite et nous allons devoir faire face, non pas avec nos opinions et préjugés, mais avec le bon sens et la conscience.
Développer le sujet serait assez long mais il mérite qu’on y revienne et qu’on en discute. Ce qui se profile n’est pas forcément mauvais. Tout ce qui peut permettre à l’homme de se consacrer pleinement à la spiritualité et à l’exploration de son intelligence vivante, est bon à prendre, dans la mesure où il s’affranchit de son esclavage. La servitude volontaire doit être définitivement bannie. C’est pourquoi nous ne devons pas nous laisser imposer des règles, des lois, des concepts, qui ne sont là que pour des raisons de profits financiers et des intérêts économiques. Ne plus avoir d’opinion, c’est déjà un bon début, et c’est un travail de chaque instant.
A très vite…
Iza
