Début d’une nouvelle ère.
Bonsoir,
Cette semaine la plateforme facebook m’a donc infligé trois restrictions pour avoir soit-disant enfreint les règles de la communauté. Les articles censurés étant des billets écrits par ma pomme, je considère que facebook n’a pas à me dicter ce que je dois dire, écrire ou penser. En conséquence, je n’écrirai plus directement mes billets d’humeur sur la plateforme. Vous les trouverez ici, et j’espère vous retrouver, tout aussi nombreux et fidèles. C’est un gros challenge. Les réseaux sociaux nous ont formatés mais nous avons été consentants pour devenir cette misère humaine rangée par bulles d’accointances. Il est devenu difficile de faire la démarche d’aller sur un blog pour y lire un article du début à la fin, surtout s’il n’a pas pour but de renforcer nos certitudes uniquement basées sur des likes. Nos cerveaux et nos pensées fractionnés par un scrollage intensif, à la recherche de tout, de rien, de n’importe quoi qui nous donne l’impression d’exister dans ce monde virtuel, illusoire, n’ont plus aucun contact avec la réalité. On peut toujours chercher des coupables, ou s’engluer dans des théories complotistes de plus en plus farfelues, cela ne changera rien à la réalité. Si nous sommes dans la panade, nous ne le devons qu’à nous-mêmes.
Quelques jours avant les sanctions infligées par la plateforme, j’avais déjà manifesté le désir d’en partir. Pour moi, elle est devenue dangereuse. L’ambiance y est irrespirable. Sous l’emprise d’une peur irrationnelle, beaucoup ont totalement perdu la tête et propagent des visions de plus en plus dingues, résultat d’une paranoïa maladive, reflet d’une société qui s’ennuie et d’un peuple sans créativité. Essayer de les raisonner est peine et énergie perdues. Ils n’entendent plus, ne voient plus. Chacun fait son chemin, le leur est une souffrance que personnellement je trouve insupportable.
Depuis un peu plus de dix ans, les réseaux sociaux ont peu à peu grignoté notre espace personnel, et notre cerveau, nous l’avons accepté. Le temps passé devant les écrans, c’est tout simplement du temps volé à la vie. Une telle sanction a donc été pour moi bénéfique. Il est temps de s’affranchir de cette addiction qui nous ronge, nous mine, nous épuise. Il est temps de faire le bilan. Il est temps d’ouvrir portes et fenêtres et de libérer notre cerveau.

Nous critiquons le système et pourtant c’est bien nous qui en huilons les rouages. A la base, Facebook, c’était juste pour entrer en contact avec des gens. La suite, c’était dans la vraie vie mais nous avons créé ce monde virtuel, tout aussi confortable que dangereux, miroir aux mille facettes, illusion permanente où nous pouvons donner libre cours à notre lâcheté, à notre jalousie, etc. C’est nous qui l’alimentons et le formatons. De plus nous sommes ciblés en tant que consommateurs et sans vergogne nous nous mettons à poil et nous nous offrons à la bête virtuelle comme le sacrifice d’une société qui n’a plus d’idéal, qui cherche à se fonder sur des certitudes. Les certitudes arrêtent le temps. Elles nous jettent dans le vide de la mort. L’idée première de Zukerberg a fait long feu. Il a très bien compris qu’il pouvait gagner beaucoup d’argent. Nous sommes devenus de la misère humaine vivant dans un état permanent de compulsion qui nous éloigne de plus en plus de la vie. Nous passons de l’état de compulsion à l’obsession, l’obsession d’avoir raison. Il faut avoir raison sinon comment continuer à vivre dans ce chaos sans lumière, sans pensée, sans art, sans imprévus ?
Enfermés dans nos bulles, nous entretenons une pensée unique. La volonté aujourd’hui de FB n’étant pas de nous chasser mais bien de nous fidéliser, l’algorithme fait en sorte de nous grouper par affinités, et nous avons donc pris l’habitude de n’échanger qu’avec des gens qui pensent comme nous, ce qui nous convainc que notre point de vue est le bon, que nous détenons la vérité universelle et que tous ceux qui ne pensent pas comme nous sont des ennemis, des imbéciles, des traites, des cons. Mais qui est le con de qui ? Il est urgent de se mettre en quête de son espace personnel, de le construire, l’embellir, l’enrichir. Il est temps de déchirer le voile de l’illusion, et de se mettre en quête de vie. La vie est dans le réel. La vie est. Ce n’est pas une interprétation, c’est un fait. Mais même faire, nous ne savons plus… Mais ça, nous en parlerons prochainement… La route est longue, encombrée, difficile, mais riche et nous devons retrouver l’humilité d’apprendre… et de nous défaire des chimères de la virtualité…
Bonne journée, soirée, bref… premier billet d’une nouvelle approche, on fera mieux la prochaine fois.
Un très beau texte de renom, pour la caverne de Zuck.
N’est-ce pas trop violent, trop rapide, trop abrupte, cette ouverture sur l’extérieur, ces arbres abritant tant de vie, des oiseaux, “sauvages” peut-être, des insectes piqueurs, sûrement !
Vraiment Iza, j’admire ton courage, rien que pour nous offrir cette image, tu as osé braver tous les dangers de la faune et de la flore.
Oserais-je te souhaiter un beau voyage, dans ce monde réel… Mais quel courage !
Bravo !
ce n’est pas facile, j’ai du boulot ! mais j’ai le sentiment que si on reste accrochés à ces réseaux, on ne s’en sortira pas, c’est une évidence… Merci beaucoup pour le message. Quel plaisir de pouvoir échanger comme ça, “en privé”. Rien que ça, ça donne envie de continuer. Sur les réseaux, on étale nos états d’âme, c’est indécent, on perd toute dignité, en plus de notre créativité. D’ailleurs je n’écris plus depuis que j’ai ce compte FB… Merci encore et bonne soirée
Bonjour Iza,
J’essaie aussi de me désintoxiquer de fb… Merci pour ce billet qui me parle beaucoup.
c’est difficile, et c’est là qu’on peut se rendre compte à quel point on est accrochés… Beaucoup de temps perdu depuis des années… un vrai gâchis
Bonjour ou bonsoir ! Quel ravissement enfin de vous lire hors Facebook, et bravo d’ouvrir vos mots et maux à beaucoup d’anonymes, comme moi qui vous suit sur chacune de vos prises de position. Depuis longtemps, nombre d’entre nous sont entrés en résistance, avec pour chacun, ses moyens du bord. Je suis cet anonyme avec ses moyens. Que s’ouvrent définitivement les consciences et les esprits, d’autres langages sont à inventer et à inviter. Vous êtes un de ces chemins, je me reconnais dans vos diverticules. Au plaisir d’échanges fructueux à venir. Bien à vous. Jean Marie de Sète. ( Savez vous comment être prévenus de vos billets ?)
bonsoir Jean-Marie. Quel plaisir en effet de se retrouver hors FB, car ces commentaires on ne pourrait pas les lire sur la plateforme. Ici, c’est chez moi. Ce n’est pas un hall de gare. On peut s’exprimer, et je vois que ça vient vite. Exprimer nos pensées, se livrer avec délicatesse, s’ouvrir en douceur sans chercher à rentrer dans un algorithme, quel bonheur. Alors pour ce qui est d’être averti de la publication de billets, je cherche. Une fois que tout sera en place, ça roulera tout seul, mais pour l’instant, c’est compliqué. Je suppose qu’il doit y avoir un bouton d’abonnement quelque part.
Bonsoir Iza. Ici c’est chez toi, comme tu dis, pas de pollution anxiogène, j’avoue que ça fait du bien de te lire dans ces conditions, on ressent comme une bouffée d’air pur…
En effet, je ne m’attendais pas à ressentir une telle sérénité. On est bien. Comme tu dis, terminé la pollution anxiogène. J’ai l’impression de vous inviter chez moi, dans mon antre, où on peut refaire le monde, créer, rire, penser, discuter… C’est très étrange. C’est là qu’on réalise enfin combien les réseaux sociaux sont toxiques. On y est comme des putes en vitrine…
Bonjour Iza,
Belle initiative. Toutefois, je mettrais un bémol sur tes propos. Facebook comme le net est aussi ce que l’on en fait. C’est un outil qui permet d’alerter sur ce qui se passe ici et ailleurs, même si cela ne récolte que le silence ou une indifférence polie des “followers”. Certains s’en servent comme d’un torche cul (tout comme d’autres – une majorité époustouflante ! – du net pour le porno), et d’autres (bien que peu nombreux) simplement pour partager ce qui leur semble important. Personne ne nous oblige à nous y soumettre au point de bouffer notre temps, notre essace et nos neurones ou de se transformer en “putes en vitrine”.
j’avais ce sentiment comme toi que Facebook avait un intérêt, et je me suis rendue compte que ce n’était qu’une illusion. Le but de Facebook étant effectivement de te faire croire qu’il y a un intérêt à s’y morfondre, à s’y confondre, à venir y gueuler. Pourtant, lorsque j’avais mon blog, avant l’explosion de FB, j’étais nettement plus efficace et utile. Sur FB, on bêle dans le vide mais on te fait croire que tu intéresses le monde entier. On y perd toute dignité. Partager ce qui nous semble important, crois-tu ? mais nous n’avons plus la notion de ce qui est important ou qui ne l’est pas. C’est une suite continue d’infos aussitôt oubliées. C’est dramatique. Nous ne nous rendons même pas compte combien nous avons été façonnés, même en croyant avoir gardé notre liberté d’exister… et nous sommes des putes en vitrine. Ce n’est même pas un choix, c’est un fait. Nous nous étalons au regard d’inconnus qui scrollent sans cesse, à la recherche du truc alléchant qu’ils pourront partager juste pour exister.