
Qu’est-ce qu’une pensée positive ?
Mais déjà qu’est-ce qu’une pensée ? On peut dire que la pensée est le résultat de ce que l’esprit imagine ou combine. Autrement dit, si l’on rentre des informations réelles, une fois traitées par l’esprit, elles deviennent pensée, réelle ou imaginaire. L’esprit déborde en effet d’imagination, c’est sans doute le propre de l’humain. Une pensée, un esprit, un intellect, des attributs dont il ne connait pas encore le fonctionnement, vu la jeunesse de l’humanité. L’humain se dépatouille donc comme il peut avec ses pensées. Seulement les pensées sont largement influencées par les émotions. Et les émotions viennent du corps et non de l’esprit. Donc se forcer à avoir des pensées positives n’aura sans doute pas le résultat escompté. Il peut tromper un très court instant, agissant comme un médicament sur les effets d’une cause ignorée.

Quel est le but de la pensée positive ?
Eluder les problèmes en les enfouissant sous un amas de bons sentiments. Fuir la réalité, fuir ses peurs, renier ses angoisses. S’opposer à son corps qui use de tous les stratagèmes pour signaler un dysfonctionnement, un déséquilibre.
Le déni est devenu la fonction principale de l’humanité occidentale. On nous vend un monde sans morts, sans maladies, où la réussite va de pair avec le compte en banques et tout un attirail séduisant servant également à séduire, à paraitre. Le paraitre a pris largement le pas sur l’être. Des gourous qui se font appeler coachs sont entrés dans la brèche. Ils projettent l’image d’une perfection matérielle qui devrait être la norme. La publicité nous envoie en permanence des messages en ce sens. Un réflexe binaire s’est mise en place. Si tu n’es pas in, tu es out.
Depuis plus de 40 ans, nous nous créons une société artificielle, virtuelle, une société où l’individu prime sur la communauté, où le je a pris la place du nous. Seulement nous ne sommes pas faits pour vivre ainsi isolés les uns des autres, nous sommes liés à tout le vivant, et ce vivant nous le repoussons derrière un écran.
Le compromis n’est plus d’actualité, le jeu collectif, c’est comme les jeux de société, rangé dans les placards, jeté lors d’un nettoyage de printemps. Les jeux vidéos exercés en solitaire le plus souvent dans la pénombre d’une chambre, loin des siens, ont remplacé les jeux de société qui liaient les familles, fabriquaient des souvenirs, mettaient les gosses et les parents au même niveau. Les jeux de sociétés simples ont peu à peu été remplacés par des jeux compliqués où l’ennemi à abattre devenait l’enjeu. Jeux d’argent, jeux d’intrigue, jeux mettant en valeur les capacités intellectuelles. Puis les jeux en ligne finirent d’isoler les jeunes qui désormais nourrissent leur cerveau avec des images virtuelles, ressemblant de plus en plus à la réalité, d’où la confusion qui s’opère de plus en plus souvent entre la réalité et le jeu vidéo. Peu à peu, notre monde bascule dans la virtualité. L’avènement des réseaux sociaux a fini de nous isoler. Tout le temps passé devant l’écran, c’est du temps pris à la découverte de la vie. Nous nous approchons de plus en plus de la vie de robot.

Dans ce monde factice, il n’y a plus de place pour le corps, seul le mental est sollicité. Le corps subit sans comprendre ce qui lui arrive. Ne nous y trompons pas, les émotions viennent du corps et non du mental ou de l’esprit. Laissé pour compte, le corps s’exprime, par la maladie physique et désormais par la maladie mentale. Pour être “bien dans sa tête”, il faut déjà être bien dans sa peau. Or, le manque de contact physique, de vie sociale, d’échanges physiques qui font fonctionner les cinq sens, empêche toute confrontation, toute comparaison, tout échange de cellules. L’échange de cellules se fait également avec son environnement. Nos villes sont de véritables prisons, elles nous privent de l’essentiel, du vital. Nous avons malheureusement cru que nous pouvions nous passer de la nature. Il suffit pour ça d’acheter ses courses dans un supermarché et on a tout ce qu’il faut pour vivre. La nature en peinture ou à travers un écran, et puis rien… Le bruit de l’eau dans les écouteurs, la lumière artificielle, tout n’est artifice, factice, bidon.
Notre mode de vie, notre univers désormais virtuel, ont créé un profond déséquilibre entre notre corps, notre mental, notre esprit. Aucune pensée positive ne rendra l’équilibre, bien au contraire. Les pensées positives agissent comme la plupart des médicaments, elles masquent les effets et ignorent la cause. Aucune pensée positive n’a jamais sauvé quelqu’un ou une situation. La pensée positive à la mode du jour nous éloigne de toute réalité et nous empêche donc de régler les problèmes et d’avancer. On peut regarder une vidéo d’un type en train de faire du parapente, on n’en aura jamais les sensations.
Prenons la peur par exemple, la plus fréquente de nos émotions, et pour cause : le corps en déséquilibre envoie en permanence des alertes. Aucune pensée positive ne viendra le rassurer. Bien au contraire. Le corps sait la vérité, on ne peut pas le tromper. On trompe le mental, on peut se raconter des histoires, s’inventer des mondes de bisounours avec des fées et des lutins, le corps lui est en contact direct avec la réalité. Il est l’ancrage. Il est l’enracinement, il est celui qui parle et échange avec tous les éléments de la nature, il est la mémoire des ancêtres, il est la mémoire du monde. Le corps est une intelligence jamais égalée. Il exécute des milliers de fonctions en même temps, dans un quart de seconde, ce qui en fait cette machine incroyablement bien réglée qui nous permet de vivre. Si on le maltraite, il finit par se dérégler, il perd confiance, et enfin lance des alertes. La peur ne peut donc pas se soigner avec des pensées positives mais grâce à un rééquilibrage corps/mental/esprit. Nous sommes un tout, un ensemble, et l’ensemble doit être harmonieux. Cerveau gauche, cerveau droit, yin yang, en joignant les mains, nous participons au rééquilibrage des forces complémentaires. Positif, négatif, il n’y en a pas un meilleur que l’autre, l’un ne fonctionne pas sans l’autre. C’est un premier pas vers le sérénité. Ensuite, le corps te dit que ce qui est vital aujourd’hui, ce n’est pas ta réussite, c’est le soleil qui donne la lumière du jour, la lumière dans ton corps et ton esprit, la force, la vitalité, la puissance masculine, le feu, le yang, en opposition à la nuit, au froid, le retour à soi, à la matrice, à l’eau, à la douceur féminine, le yin.

Les médecines traditionnelles chinoises et ayurvédiques sont basées sur cette complémentarité que l’on retrouve d’ailleurs de l’infiniment grand à l’infiniment petit. L’alignement du corps, du mental, de l’esprit, donnera à l’ensemble sérénité, assurance, force et lucidité. Tout ce que nous devons savoir est en nous. Mais il est certes plus simple d’absorber des concepts bien mâchés plutôt que trouver le chemin vers soi. Pourtant lorsqu’on aura compris soi, on comprendra le monde et on pourra évoluer. Mais on évoluera pas par l’esprit en oubliant tout le reste. L’harmonie, l’équilibre, la planète a mis des milliards d’années pour y parvenir. Le vivant n’existe que grâce à l’équilibre. Sans équilibre, vous ne pouvez même pas imaginer combien il est difficile ne se situer dans l’espace. Descendre une simple marche d’escalier devient un calvaire. Le stress s’empare de tout notre être. Et bien la peur, c’est ça. C’est un problème d’équilibre, d’harmonie. Rien que ça, et tellement ça.
je vous suis sur Facebook depuis quelques mois et suis en adéquation totale pour tout ce que vous écrivez. félicitations. De tout ❤️
Merci d’être là, Gisèle. Ça me donne l’occasion de vous découvrir, ce qui est quasiment impossible sur FB. On sort enfin de l’illusion et du virtuel
Toute une vie pour maîtriser ses émotions, un travail de tous les jours pour le subconscient et un travail volontaire et conscient ponctuel pour s’aider et pour comprendre nos déclencheurs personnels et nous aider à garder le contrôle en toutes situations.
Comme tu le dis, si bien, l’humanité est encore jeune et peu d’études ou de cours sont donnés pour cette maîtrise de soi.
J’aime à dire que les premières cartographies des chemins qui mènent au “château de la conscience” ne sont même pas à l’ébauche d’un plan, nous n’en sommes qu’au niveau des charlatans qui disent tout savoir par l’intermédiaire de contacts spirituels et/ou extraterrestres.
La recherche de la pleine conscience pourrait être la plus importante étude de ce siècle, lorsque nous aurons mis de côté ce capitalisme insensé, qui ne fait que des nababs devenus un peu hystériques pour des profits qu’ils thésaurisent pour des millions d’années… N’est-ce pas la preuve que le sens de la vie ne serait-il pas devenu totalement insensé ?
entièrement d’accord avec toi. L’humanité est jeune et ne connait pas ses talents. A partir du moment où il y a obligation de “gagner sa vie”, tout le génie humain s’en est allé. Tous les animaux “gagnent leur vie”, tous les végétaux, tout le vivant. L’humain a ajouté un paramètre, le profit. Gagner plus, travailler plus, posséder plus. On en revient au problème de la possession. C’est pourquoi nous en sommes effectivement au niveau des charlatans qui disent tout savoir par l’intermédiaire de contacts spirituels et/ou extraterrestres. Ajoute à cela le fait que nous avons abandonné le faire. Nous achetons. Nous achetons, nous possédons, nous sommes des consommateurs compulsifs, car évidemment posséder à un prix, le prix de l’aliénation, de la perte de conscience, de la rupture avec la réalité. L’ère moderne nous prive également de nos sens, nous ne voyons plus, nous ne sentons plus, nous n’entendons plus. Et nous considérons que tout ce que nous ne voyons pas, ne sentons pas, ne touchons pas, n’entendons pas, n’existe pas. Oui, il y a de la route à faire ! Nous sommes les “petits frères” de ces civilisations d’humains que nous considérons comme primitifs et qui pourtant détiennent la connaissance.