La sécheresse 2022 est exceptionnelle, oui mais…
On peut dire ça comme ça, et les opportunistes vendeurs de voitures électriques vous affirmeront qu’elle est due au “réchauffement climatique”. Quand à ceux qui “croient” en la volonté d’une partie de l’humanité d’affamer l’autre, en profitent pour faire mousser les théories complotistes de plus en plus folles, de plus en plus opaques, qui mettent les gens en orbite ! La folie s’est emparée de ce monde mais ce n’est pas nouveau. Plus l’humain s’ingéniera à se déconnecter de la réalité, plus il persistera à s’abimer dans un monde de fantasmes où morale et frustration tiennent lieu de fil conducteur, plus la spirale de mort et de disparition tournera vite. Le problème c’est qu’au passage il entraine avec lui une partie du vivant. La seule consolation, c’est que la nature s’en remettra et continuera son cycle, comblera les vides, de nouvelles espèces apparaitront, c’est ainsi depuis la nuit des temps…
Parlons donc de sécheresse. Tout d’abord, ce n’est pas un phénomène nouveau. Si cette année, la sécheresse est davantage “visible”, c’est juste parce que nous sommes parvenus à la zone de danger. C’est ainsi que nous vivons, avec nos petites oeillères, à tirer sur les ressources jusqu’au tarissement. Ça me rappelle cette historiette de Daudet, faisant partie des Lettres de mon moulin, la légende de l’homme à la cervelle d’or. L’homme ayant appris par ses parents qu’il possédait une cervelle d’or partit à travers le monde pour dilapider son trésor…. jusqu’au jour où il ne lui resta plus que quelques raclures d’or sous les ongles de sa main en sang….

Si on parlait des sols ?
Les sols qui deviennent déserts après des décennies de traitements chimiques. Les sols, épiderme de notre planète, exploités jusqu’à la mort pour que nous puissions gaspiller comme il nous plait et nous prendre pour les maitres du monde.
Pourquoi ne pleut-il pas dans le désert ?
Parce qu’il fait chaud, vous croyez ? Alors pourquoi la nature est-elle aussi abondante dans les régions équatoriales où il est censé faire encore plus chaud ? S’il ne pleut pas dans le désert, c’est parce que les sols sont sable, parce qu’il n’y a pas de végétation, et non le contraire. La pluie ne vient pas d’en haut, elle vient d’en bas. Si on plante des arbres dans le désert, le désert recule. Or, nous faisons le contraire, nous supprimons les arbres, nous exposons les sols nus à la morsure du soleil et nous les tuons en profondeur avec des produits chimiques. Nous retournons la terre, histoire de bien la réchauffer et de bien tuer les micro organismes, nous retirons les racines qui sont les poumons des sols. 40% des sols ont été tués par les soins de l’industrie agrochimique qui sévit depuis près d’un siècle et demi. Chaque jour, le désert avance, et c’est pourquoi il ne pleut pas. Il faut savoir aussi que les sols ainsi exposés au soleil grimpent à des températures de plus de 50° ce qui provoque de véritables réservoirs de chaleur, ce qui pour moi contribue à l’augmentation des moyennes de températures.
L’agriculture intensive modèle européen a envahi toute la planète, pour le profit, pour notre perte.
D’immenses plaines nues sont livrées au soleil et aux produits chimiques. Il n’en fallait pas davantage pour finir par compromettre gravement le cycle de l’eau. Tout est lié dans ce monde, dans cet univers, ce multivers. Bien sûr il est plus aisé et plus lucratif de vous dire que les anomalies sont dues au réchauffement climatique qui lui serait causé par l’activité humaine. Ce n’est pas faux d’ailleurs. La sécheresse a forcément un impact sur les températures. Seulement ce n’est pas en roulant en voiture électrique ou en débranchant le wifi quand on part en vacances qu’on va revenir à une situation normale. Non. Mais l’industrie agrochimique liée à l’industrie pharmaceutique sont les mastodontes qui règnent sur l’économie mondiale. Les chiffres n’ont pas d’âme, pas de morale, pas de pitié. Il n’est pas question de dire aujourd’hui aux agriculteurs qui déjà sont à l’agonie, de cesser de produire comme des malades sur des sols morts. Non, leur vendre davantage de produits chimiques est beaucoup plus rentable. D’ailleurs même l’agriculture bio est à présent touchée puisque comme par miracle, de plus en plus de produits chimiques sont comme par hasard utilisables en bio ! Ils sont pires que la vermine, je vous le dis.
Le combat à mener aujourd’hui est un combat réel, le combat pour notre survie. Il n’y a pas de miracle à attendre, de personne, de nulle part. Nous devons juste être suffisamment nombreux pour faire basculer la situation. Ce n’est certes pas gagné. Sadghuru pensait il y a trente ans qu’en partant en croisade pour sauver les sols dans le monde, il pourrait réveiller 3 milliards de terriens. Aujourd’hui il se dit que si durant toute sa vie il est parvenu à en convaincre 300, il sera déjà content.
Néanmoins le temps presse. La décroissance n’est plus une option, ce n’est pas non plus l’ennemie du progrès bien au contraire. Le progrès consiste déjà à relocaliser l’agriculture, à sortir de la mondialisation qui n’est finalement qu’un moyen efficace d’isoler et d’opposer les populations tout en les rendant dépendantes. Le progrès consiste à abandonner l’agriculture intensive sur de vastes plaines livrées au soleil. Le progrès consiste à faire de la multiculture sur une terre, les plantes se protégeant entre elles. Le progrès consiste à cesser de labourer, de ramasser le chaume, de retourner la terre. Tout est à notre portée, il n’y a rien à inventer. Les jeunes agriculteurs vont-ils jouer le jeu ?
Je rappelle pour finir l’histoire des chiens de prairie aux USA.
Il y a un siècle, les européens sont venus dispenser leur savoir aux populations autochtones, leur faisant comprendre qu’ils connaissaient mieux le terrain qu’eux qui y vivaient depuis plusieurs siècles. Pour cultiver les grandes prairies, ils ont donc exterminé les chiens de prairie parce que ceux-ci vivaient sous terre, creusant de véritables villes souterraines d’ailleurs très bien organisées. Il n’a pas fallu longtemps pour en subir les conséquences. Il a cessé de pleuvoir sur les grandes plaines qui sont devenues de vastes zones désertiques balayées par le vent. Le sol devenu sable a englouti des villes entières. Que s’était-il donc passé ? Tout simplement en creusant leurs galeries, les chiens de prairie créaient des réservoirs d’eau provenant de la pluie et des rivières qui débordaient à la saison pluvieuse. Comme il n’y avait plus de galeries, il n’y avait plus de réserves d’eau, il a cessé de pleuvoir. C’est l’exemple type qui j’espère vous aidera à comprendre que la sécheresse ne vient pas parce qu’il ne pleut pas ! Il ne pleut pas à cause de la sécheresse ! Et la sécheresse est causée par la mort des sols, la destruction des forêts, des bois, des haies.
Voilà, j’espère vous avoir donné l’envie d’aller plus loin. Merci de m’avoir lue.
J’en profite pour vous rappeler ce livre extraordinaire de Monsieur Fukuoka “la révolution d’un seul brin de paille.” Si vraiment vous vous sentez concernés par la vie, ce livre vous donnera des pistes pour vous aider à réfléchir et à progresser dans le bon sens…
A bientôt
Iza

Bonjour Iza,
Oui, le problème c’est que l’humain, dans sa folie, entraîne une partie du vivant avec lui, entièrement d’accord avec ça. Depuis une bonne semaine, plus aucune hirondelle ne sillonne le ciel par ici, l’azur est étrangement vide et silencieux, ça me serre le cœur…
c’est ce qui me serre le coeur à moi aussi. Les animaux n’ont rien demandé, on leur prend leur habitat, leur territoire, on fout le bordel de partout où on passe et eux en subissent les conséquences… Le nombre d’animaux morts sur le bord des routes en ce moment… ils cherchent de l’eau, et nous on fait comme si l’eau était inépuisable… Les animaux n’ont pas la capacité de s’adapter à ce qui n’est pas naturel…